Ne mangez pas la viande que vous ne pourriez pas abattre

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Écrit par Ferragus Labrosse

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Les animaux sont savoureux

Je n’ai aucun problème à manger des animaux. Ils ont bon goût et les protéines de leur chair aident à soutenir ma routine d’entraînement au gymnase ou encore mon développement musculaire. Je vais chez le boucher, j’achète de la viande qui ne ressemble en rien à l’animal dont elle provient (pas de poils, de plumes ou de peau, ni quoi que ce soit de dégoûtant comme ça), ensuite je rentre à la maison et je les fais cuire dans un repas copieux qui peut ou non me donner des problèmes digestifs une heure plus tard.

Nous vivons dans un monde où l’on mange de la viande et ceux qui ne se joignent pas à nous sont des libéraux qui se croient plus intelligents que les autres.

  • Mais qu’arriverait-il si les carnivores devaient tuer la viande qu’ils veulent manger ?
  • Et si vous deviez tuer la vache, découper son corps, découper sa chair en filets ?
  • Je ne sais même pas comment on tue une vache – à la machette, peut-être ?

Il y a quelques siècles, si vous vouliez manger de la poitrine de poulet pour le dîner, vous deviez prendre le poulet, le tenir sur une planche et lui couper la tête avec un grand couteau en faisant attention à ne pas laisser son sang vous éclabousser. Ensuite, vous vous débarrassiez de toutes les plumes, vous l’ouvriez et vous vidiez ses organes internes avec une sorte d’instrument à écoper. Bien sûr, vous préchauffiez le four avant l’abattage pour gagner du temps.

J’aurais du mal à me forcer à tuer un animal pour me nourrir alors que je sais que je pourrais survivre sans lui. Les grandes entreprises agroalimentaires me rendent service par l’entremise de leurs usines alimentées par des ouvriers dans la Creuse ou en Bretagne : elles me permettent de manger de la viande en plaçant une distance assez grande entre ce qui arrive à l’animal et ce que je vois sur les tablettes des épiceries.

Au moment où j’écris ces lignes, je mange un énorme cheeseburger de vache avec du fromage, des champignons et des oignons grillés. De la moutarde et du ketchup tombent sur le clavier, et je n’ai aucune idée de la façon dont je vais le nettoyer. Mes doigts sont couverts de graisse et j’utilise la manche de ma chemise pour m’essuyer la bouche parce que je ne compte pas sortir dans la soirée et que chez moi je n’ai personne à qui plaire.

Dans les anciens temps des sociétés rurales, les gens n’avaient aucun problème à tuer leur nourriture parce que c’est comme ça qu’ils étaient élevés. Mais dans la société moderne et capitaliste, nous sommes tous préparés à être des utilisateurs finaux et à consommer sans nous poser de questions.

  • Et si cette viande de poulet était fabriquée à quelques milliers de kilomètres de là ? Ce serait toujours du poulet, n’est-ce pas ?
  • Et si mon lecteur de Blu-Ray était fabriqué dans une usine chinoise par des filles de 16 ans ? Il reste dans tous les cas en vente, non ?

A noter

L'application mSpy s'installe dans un téléphone pour le suivre complètement à distance :
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  • Mode furtif : Fonctionne en arrière-plan sans être détecté.
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Si nous devions tuer notre viande, au moins la moitié du pays deviendrait végétarienne du jour au lendemain.

Le documentaire sur les abattoirs sur Arte

Il y a quelques jours, j’ai regardé ce reportage qui est passé sur Arte, montrant la vie des ouvriers dans les abattoirs. Le travail à la chaîne sur des actions de découpe de viande avilit l’être humain et ne fait pas honneur au gouvernement qui n’offre que 2 ans d’avance pour le départ à la retraite de ces travailleurs. Je vous conseille vraiment de le regarder.

Egorger des poulets

L’éthique

Les animaux sont incapables de faire des choix moraux. Par exemple, un tigre ne s’abstiendrait pas de manger un humain parce qu’il est moralement mauvais de le faire. Il déciderait d’attaquer en fonction de ses besoins de survie, comme la faim. Ainsi, l’analogie entre tuer des animaux et tuer des humains est à prendre avec des pincettes.

Benjamin Franklin décrit sa conversion au végétarisme dans le premier chapitre de son autobiographie, mais il décrit aussi pourquoi il a périodiquement cessé le végétarisme dans sa vie ultérieure :

« Notre peuple s’est mis à pêcher la morue, et en a remonté un grand nombre. Jusqu’à présent, je m’en tenais à ma résolution de ne pas manger de nourriture animale… Mais j’étais autrefois un grand amateur de poissons, et quand il cuisait dans la poêle, il sentait admirablement bon. J’ai passé un certain temps à hésiter entre mes principes et mon inclination, jusqu’à ce que je me souvienne que, lorsque les poissons étaient ouverts, je voyais des poissons plus petits sortir de leur estomac. Je me suis dit : « Si vous vous mangez les uns les autres, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas vous manger. » J’ai donc mangé de la morue de bon cœur et j’ai continué à en manger avec d’autres personnes, ne revenant que de temps en temps à un régime végétal. C’est si commode d’être une créature raisonnable, cela nous permet de trouver une raison valable à tout ce que l’on a l’intention de faire. »

Les mangeurs de viande devraient-ils abattre leur propre viande ?

Pendant longtemps, j’ai fait partie de ces gens qui pensaient que si vous mangez de la viande, vous devriez tuer un animal au moins une fois dans votre vie. A première vue, l’argument a du sens. Si vous mangez de la viande, vous devriez faire face à toutes ses conséquences et ses implications.

Comment localiser quelqu'un via son numéro de téléphone ?

Scannero utilise le numéro de téléphone d'un appareil pour le suivre avec précision. Cette fonctionnalité n'est pas courante, car d'autres services nécessiteraient des données d'identification supplémentaires pour fonctionner.
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Mais il y a aussi le contre-argument selon lequel c’est seulement grâce au travail spécialisé et à la compartimentation que la civilisation a progressé.

  • Par exemple, j’utilise tous les jours la plomberie et les égouts de mon domicile. Devrais-je être forcé de travailler comme éboueur ou comme plombier pour avoir le droit de les utiliser ?
  • Je vais à la bibliothèque de temps en temps. Devrais-je faire l’expérience de ce que vit un bibliothécaire avant de consulter un livre ?
  • J’espionne les déplacements de ma femme sur son téléphone : dois-je moi aussi laisser mon téléphone grand ouvert à ma conjointe ?

Vous voyez la logique : si j’insiste pour que celui qui mange de la viande soit obligé de tuer un animal, alors, par extension, quiconque participe à un service doit faire l’expérience de la fourniture de ce service. En quoi l’élevage et l’abattage d’animaux diffèrent-ils du traitement des eaux usées ou de l’établissement d’une bibliothèque ?

Depuis tout ce temps, j’avoue que j’ai tué des centaines de fois, la plupart du temps des oiseaux, mais aussi des poissons et des cerfs. J’ai un peu assoupli mon attitude parce que, après tout, nous faisons toujours des choix dont ne voyons pas les conséquences. Devriez-vous être prêt à tuer un homme si vous croyez en la peine de mort ? Devriez-vous être obligé de pratiquer un avortement si vous êtes pro-choix ? Vous voyez le problème.

Pintade morte

S’intéresser à l’abattage des animaux

Cela dit, je crois que toute personne qui mange de la viande devrait regarder de plus près l’abattage des animaux, sans s’en tenir aux plateaux de cellophane emballés sous film plastique.

  • La viande est un animal mort
  • Les animaux sont élevés et tués pour notre plaisir
  • On devrait tous au moins connaître les principes de base du processus d’abattage

Certes l’industrie de la viande trompe délibérément le public et obscurcit les réalités de notre industrie de la viande en masquant ce qui se passe derrière les portes des abattoirs. Mais je ne veux pas que cet article se transforme en une polémique contre l’industrie de la viande. Je voulais simplement partager le processus intéressant, éclairant et souvent émouvant de l’abattage des animaux avec ceux d’entre vous qui n’ont pas encore eu l’occasion d’en être témoins.

Qu’en pensez-vous ? Dans quelle mesure devrait-on faire vivre aux consommateurs de viande le processus de l’élevage et de l’abattage des animaux ?

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