C’est la règle cardinale de la parentalité, et tôt ou tard, tout le monde l’apprend : Si vous êtes une mère, rien de ce que vous faites ne sera jamais juste.
- La façon dont vous accouchez est mauvaise et inadéquate.
- Vous nourrissez mal vos enfants.
- Vous êtes à la fois trop aimante et pas assez.
- Vous êtes trop stricte.
- Vous êtes trop permissive.
- Vous ne vous présentez pas parfaitement pour chaque chose, toujours, pour toujours, et vous n’en faites pas plus à chaque fois.
- Vous. Êtes. Inadéquate.
La maternité et la paternité sont des expériences radicalement différentes
- La maternité est marquée par la culpabilité, la honte et l’insuffisance.
- La paternité, c’est le trophée de participation. Il faut se montrer et se faire applaudir, même si une femme a habillé les enfants, les a nourris et a tout organisé pour que vous vous montriez et que vous vous fassiez applaudir.
Il y aura toujours quelqu’un pour vous rappeler qu’en tant que mère, vous n’y arriverez jamais :
- le professeur qui vous juge pour l’anxiété de séparation de votre enfant ;
- l’étranger qui vous juge pour la crise de colère que vous avez si bien gérée ;
- les inconnus qui s’opposent à ce que votre enfant mange, porte ou fait.
- Les conseils sans fin des personnes qui pensent que vous êtes trop stupide pour vous arrêter et réfléchir à ce que vous faites et à la manière dont vous le faites.
Mais les pères ? Les pères se présentent avec un enfant pendant 20 minutes et ne tuent pas accidentellement leurs enfants.
« Quel père génial ! »
Quelle culture terrible
On le voit tout le temps dans les groupes de mères.
Une femme publie une longue liste de conneries que son mari lui fait subir :
- Il la laisse avec les enfants tout le week-end pour aller jouer au golf.
- Il ne fait pas sa part du travail à la maison.
- Elle travaille, elle aussi, mais elle s’occupe de 90 % des tâches ménagères.
- Il ne lui a pas préparé un seul repas lorsqu’elle était en post-partum, ne l’a pas poussée à perdre du poids, ne lui a pas dit que l’accouchement était dégoûtant et n’a pas fait des centaines d’autres choses qui sont objectivement abusives, mais que notre culture accepte comme étant le prix à payer pour s’engager avec un homme.
- Puis elle termine son message par : « Mais en fait, c’est un très bon père ! »
Non, il ne l’est pas.
Beaucoup de mères, beaucoup d’enfants, beaucoup de familles se porteraient beaucoup mieux si nous arrêtions avec ce fantasme culturel.
Si nous acceptions le fait que lorsqu’un père est nul en tant que père, nous devons l’admettre, et non pas le féliciter dans l’espoir qu’il s’améliorera peut-être, parce qu’il ne le fera pas, putain.
La plupart des pères ne sont pas de bons pères, ni même des pères adéquats
…parce que notre culture n’impose pratiquement aucune exigence aux pères et parce que les pères ne se sentent pratiquement pas obligés d’essayer.
Nous vivons dans une réalité bizarre où une femme peut sacrifier sa vie entière sur l’autel de la maternité, s’engager à tout faire parfaitement, et entendre régulièrement qu’elle est une mauvaise mère.
Un père peut ne rien faire du tout et entendre constamment qu’il est un excellent père.
- Que font donc les bons pères ?
- À quelles normes devrions-nous soumettre les hommes ?
- Voici au moins ce qu’un homme doit faire pour être un bon père.
Les bons pères respectent l’autre parent de leurs enfants
Les enfants aiment leurs parents. À de rares exceptions près, les enfants s’identifient à leurs parents, comme il se doit.
Lorsqu’un père rabaisse l’autre parent de son enfant, il rabaisse son enfant. Il oblige son enfant à diviser sa fidélité, à faire semblant de ne pas aimer la personne qu’il aime le plus, dans le but de gagner ou de conserver l’amour de son père.
Cette attitude est intrinsèquement abusive.
Les pères ne sont pas obligés d’aimer l’autre parent de leur enfant, ni même de l’apprécier. Les relations échouent parfois. Mais ils doivent respecter leur co-parent et donner l’exemple de ce respect.
- Les pères qui sapent activement leur co-parent,
- qui parlent négativement de leur co-parent,
- qui abusent de leur co-parent,
- …ne sont pas de bons pères.
Par ailleurs, confier à votre co-parent toutes les tâches parentales, les travaux ménagers et le travail émotionnel est une forme d’abus.
Acheter son temps avec l’épuisement de quelqu’un d’autre, c’est lui voler sa vie. Les bons pères ne volent pas la vie et le temps de leurs co-parents.
Les enfants méritent de grandir dans des familles où ils se sentent en sécurité en aimant tous leurs adultes, et où ils savent que tous leurs adultes travaillent ensemble vers un objectif commun, et non pas en se sapant les uns les autres.
Les bons pères s’informent sur l’art d’être parent
Il existe de nombreuses façons d’être un bon parent. Il y a aussi beaucoup de façons d’être un mauvais parent.
Et donc, oui, il existe des manuels d’éducation parentale. Ils nous disent que les cris, les fessées, la honte et les menaces ne fonctionnent pas. Pourtant, trop d’hommes exercent leur rôle parental en se basant uniquement sur leur intuition, sur ce qui leur fait du bien.
Nous prenons tous des habitudes négatives de nos parents, de notre culture, de nos propres défauts. Les choses qui nous semblent les meilleures sont souvent les pires pour nos enfants.
Soyons réalistes : il est agréable, sur le moment, de crier sur un enfant dont les besoins émotionnels nous frustrent. Mais c’est terrible pour eux.
La plupart des femmes passent d’innombrables heures de leur vie à participer à des forums sur l’éducation des enfants, à lire des livres et à éplucher des études scientifiques. La plupart des hommes, pour une raison ou une autre, ne se sentent pas obligés de se former à l’éducation des enfants.
Les bons pères ressentent cette obligation et apprennent tout ce qu’ils peuvent. Les bons pères ne sapent pas non plus les efforts d’éducation parentale de leur partenaire.
Les bons pères ne se contentent pas de jouer et de discipliner
Beaucoup de gens jouent avec mes enfants. Et crier sur un enfant turbulent est quelque chose que même un étranger peut faire.
Le vrai travail de parent est dans la solitude, la solitude et l’insatisfaction du quotidien.
- Il s’agit de ne pas oublier les devoirs chaque jour,
- de se lever une douzaine de fois avec un bébé,
- un enfant malade ou un adolescent triste,
- de défendre les intérêts d’un enfant à l’école et dans le monde,
- de s’acquitter des millions de tâches banales que les mères accomplissent et pour lesquelles elles ne récoltent jamais d’éloges (et ne rencontrent souvent que du mépris).
L’intimité réelle et profonde de la parentalité se trouve dans le travail.
Les enfants savent et voient qui fait ce travail. Pour être un bon père, il faut participer sur un pied d’égalité au travail quotidien des parents.
- Vous devez coiffer vos enfants,
- savoir comment les nourrir,
- planifier des rendez-vous de jeux,
- réfléchir à des activités et les y inscrire,
- nettoyer leurs sacs à dos,
- vous occuper de leurs animaux de compagnie,
- acheter des vêtements adaptés à la saison,
- établir une routine et les aider à dormir.
Vous devez faire tout ce que les mères font sans réfléchir.
Les bons pères sont toujours présents et considèrent la paternité comme un travail, et non comme un passe-temps ou une option
Les mères n’abandonnent presque jamais leurs enfants
Et la plupart des mères se sentent coupables si elles manquent ne serait-ce qu’un événement occasionnel, ou si elles oublient périodiquement d’envoyer à l’école ce qu’elles étaient censées y envoyer. Les mères agissent selon un sens profond du devoir.
Pour les pères, tout est facultatif
En effet, lorsqu’un enfant arrive à l’école sans son dossier, mal habillé ou en pleine crise de colère, c’est la mère que l’on accuse. Jamais le père.
Dans une société patriarcale, la paternité est toujours facultative, alors que le fardeau de la maternité est inéluctable.
Les bons pères ne considèrent jamais le travail de parent comme facultatif. Ils se présentent jour après jour, faisant le sale boulot en coulisses, à la fois parce qu’ils savent que leurs enfants le méritent et parce qu’ils comprennent que le fait de tout confier à la mère prive celle-ci de sa vie, de ses loisirs, de son temps et de son bien-être.
Les bons pères partagent la charge
- Les hommes ne sont pas stupides.
- Les bons pères n’agissent pas comme s’ils l’étaient.
- Ils savent que les enfants ont besoin de nourriture. Ils savent que la maison doit être propre, que quelqu’un doit faire les courses, payer les factures et envoyer les emails aux professeurs.
Il y a un sens à se plonger dans ces tâches quotidiennes. Plus important encore, les pères qui ne font pas ce travail obligent les mères à le faire, leur volant ainsi des pans entiers de leur vie.
Les bons pères ne maltraitent pas les mères de leurs enfants
Peu importe qu’il travaille et qu’elle ne travaille pas, ou qu’il gagne plus.
Le temps des deux partenaires est tout aussi valable l’un que l’autre. Par conséquent, si lui se détend après le travail et pendant les week-ends, et qu’elle n’a jamais de répit dans son travail de parent, c’est qu’il est un père (et un mari) de merde.
Les bons pères sont reconnaissants
Si vous donnez naissance à vos enfants, comme le font la plupart des mères, il y a une dure réalité biologique : La maternité exige davantage, physiquement, des mères que des pères.
- Il y a les neuf mois de grossesse.
- L’accouchement.
- L’allaitement.
- L’accouchement dans un système qui devient de plus en plus dangereux et abusif.
- La plupart des mères mettent leur vie et leur corps en danger, ce que les pères ne font jamais.
Les bons pères le reconnaissent. Ils montrent de la gratitude pour le sacrifice de leur partenaire. Et ils essaient de trouver des moyens d’équilibrer les choses.
Si la mère est en train d’allaiter avec un bébé qui ne veut pas prendre de biberon, ils prennent en charge le ménage ou veillent à ce que la mère puisse faire une sieste pendant la journée.
- Les mauvais pères se moquent de l’accouchement et le dévalorisent.
- Ils minimisent les efforts à fournir.
- Ils exigent une perte de poids.
- Ils utilisent les efforts de leur partenaire comme excuse.
Être parent est un travail difficile
Pour bien faire, il faut une immense intelligence émotionnelle et un engagement sans faille.
Les femmes ne sont presque jamais reconnues pour ces qualités, même lorsqu’elles le font toutes seules dans des circonstances difficiles.
Si davantage de pères commencent à faire ce travail, peut-être serons-nous enfin prêts à reconnaître à quel point le rôle de parent est difficile. Et plus les pères s’impliqueront, moins les mères se sentiront accablées et découragées.
Il est temps que nous commencions à juger les pères selon les mêmes critères que ceux que nous appliquons aux mères.
Si vous pensez que j’ai oublié quelque chose dans cette liste, n’hésitez pas à ajouter vos propres idées dans les commentaires !
Conseils pour Être un Bon Père |
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Pas la peine d’en faire des caisses
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Juste de l’empathie
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Du « vrai »
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Des habitudes saines
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CommuniquerPoser des questions et écouter avec attention les réponses de vos enfants renforce la connexion et la compréhension mutuelle. |
Être présent
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De l’affectionDes gestes d’affection comme les câlins contribuent au bien-être et à l’estime de soi de l’enfant. |
Bibliographie
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En bons pères de famille
Auteur: Rose Lamy
Éditeur: JC Lattès
Publication: 06/09/2023
Description: Un essai où Rose Lamy explore le rôle des pères dans la société et la manière dont ils contribuent à maintenir le silence autour des violences intrafamiliales.
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Du bon usage des pères
Auteur: Antoine Guedeney
Éditeur: Odile Jacob
Publication: 20 septembre 2023
Description: Une analyse des rôles et de l’impact des pères dans le développement de l’enfant, par un pédopsychiatre renommé.
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Article: Conseils parentaux pour les papas : devenir un bon père engagé, soutenant et aimant
Source: papateraconte.com
Description: L’article offre des conseils pratiques pour les pères, comme passer du temps avec l’enfant, la discipline avec amour, et être un modèle pour ses enfants.
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