Nomophobie : No Mobile Phone Phobie

Définition de la nomophobie

La nomophobie est la No Mobile Phone Phobie : autrement dit la phobie de se voir séparé de son téléphone portable.

Une peur psychologique

Ce terme de nomophobie est utilisé pour décrire l’état psychologique des gens lorsqu’ils ont peur d’être détachés de la connectivité de leur téléphone portable.

Divers facteurs psychologiques interviennent lorsqu’une personne utilise trop le téléphone portable:

  • une faible estime de soi
  • une personnalité extravertie

Le poids de ce problème s’accroît aujourd’hui à l’échelle mondiale.

Les troubles mentaux qui accompagnent la nomophobie

D’autres troubles mentaux viennent aggraver le cas des nomophobes:

  • la phobie sociale
  • l’anxiété sociale
  • le trouble panique

Il est très difficile de distinguer si le patient devient nomophobe en raison d’une dépendance à son téléphone portable ou si des troubles anxieux existaient avant ça.

Les symptômes

Les signes et les symptômes observés dans les cas de nomophobie sont les suivants:

  • anxiété
  • altérations respiratoires
  • tremblements
  • transpiration
  • agitation
  • désorientation
  • tachycardie

La complexité de cette maladie est très difficile à gérer pour les membres de la famille du patient ainsi que pour les médecins. En effet, la nomophobie présente des symptômes cliniques communs avec d’autres troubles. C’est pourquoi en général on la diagnostique par exclusion.

Les conclusions auxquelles amènent l’examen de cette maladie:

  • Nous devons rester dans le monde réel plus que dans le monde virtuel.
  • Nous devons rétablir les interactions entre l’homme et l’homme, les connexions face-à-face.
  • Nous devons donc limiter notre utilisation des téléphones portables plutôt que de l’interdire parce que nous ne pouvons pas échapper à la force du progrès technologique.

La nomophobie : un trouble de l’anxiété

L’étude commandée par YouGov

Le terme « NOMOPHOBIE » a été créé par la poste britannique en 2008 dans le cadre d’une étude commandée par YouGov, un organisme de recherche basé au Royaume-Uni. L’objectif de cette étude était d’évaluer la possibilité que des troubles anxieux se produisent en raison d’une utilisation excessive des téléphones portables.

L’étude a révélé que près de 53 % des Britanniques qui ont utilisé des téléphones portables sont inquiets lorsqu’ils « perdent leur téléphone portable, n’ont plus de batterie ou de crédit, ou n’ont pas de couverture réseau » (source).

Cette étude a également révélé qu’environ 58 % des hommes et 47 % des femmes souffrent d’anxiété liée à l’utilisation de leur téléphone portable, et que 9 % d’entre eux se sentent stressés lorsque leur téléphone portable est éteint.

55 % des participants ont convenu qu’ils n’étaient pas en mesure de maintenir la connectivité avec leur proche, ce qui était la principale raison de leur phobie. En comparant les niveaux de stress, on a constaté que le niveau d’anxiété est comparable à celui du « trac du jour de votre mariage ».

Une étude menée auprès d’étudiants de 1er cycle en services de santé a révélé que sur 547 hommes, 23 % des étudiants étaient étiquetés comme nomophobes, tandis que 64 % des étudiants risquaient de développer une nomophobie.

Près de 77% des étudiants ont vérifié leur téléphone portable plus de 35 fois par jour.

Une autre étude a révélé que plus de 50% des nomophobes n’éteignent jamais leur téléphone portable.

On ne peut pas aller contre l’évolution technologique

Nous ne pouvons pas échapper à l’influence de la technologie moderne au XXIe siècle. Elle évolue de jour en jour et, grâce aux progrès technologiques, de nouveaux défis sont relevés régulièrement.

La phobie due au progrès technologique est également appelée TECHNOPHOBIE. En 1983, le premier téléphone portable a été introduit sur le marché, aujourd’hui, ces instruments sont devenus une bouée de sauvetage dans la plupart des sociétés.

Selon Shambare et al., les téléphones portables sont probablement la plus grande dépendance non médicamenteuse du 21e siècle.

Aujourd’hui, les étudiants passent plus de 9 heures par jour sur leur téléphone portable, ce qui entraîne une dépendance. C’est un exemple de « paradoxe de la technologie » ayant à la fois la propriété de libérer et d’asservir.

  • Libérer du monde réel
  • et asservir au monde virtuel

Les jeunes adultes sont plus susceptibles d’être dépendants de la nomophobie

77% des adolescents déclarent être anxieux lorsqu’ils sont sans leur téléphone portable.

Chez les étudiants, il existe une corrélation entre une faible moyenne générale et des niveaux d’anxiété accrus à cause d’une utilisation fréquente du téléphone portable (Computers in Human Behavior, 2014, Pages 343-350).

Cette baisse chez les élèves peut être due à la distraction causée par la surutilisation des téléphones portables pendant les cours. La pression d’être continuellement connecté à des réseaux sociaux virtuels peut accroître l’anxiété car elle ne laisse pas le temps de soulager le stress quotidien pendant la solitude, qui est une composante essentielle de notre bien-être.

Selon une étude, 61% des gens vérifient leur smartphone au réveil le matin.


Comment traiter la nomophobie ?

Politique et droit

En Inde, par exemple, il n’y a pas de limite à l’utilisation des téléphones portables. Une seule personne peut utiliser plusieurs téléphones.

La TRAI (Telecom Regulatory Authority of India) devrait jouer un rôle actif en élaborant une loi concernant la restriction de l’utilisation des téléphones portables par les personnes.

Il devrait y avoir une limite d’âge minimale pour l’utilisation des téléphones mobiles. Cela aiderait à endiguer la situation.

Éducation

Les parents doivent motiver leurs enfants à participer à des jeux de plein air, à des festivals. Cela leur donnera plus de chances d’avoir une interaction en face à face.

Les parents doivent être sensibilisés à ces problèmes psychologiques. Les autorités scolaires doivent former des infirmiers capables de traiter de tels cas.

Dans de nombreuses écoles, la restriction des téléphones portables est déjà strictement appliquée.

Enfin, une application mobile existe qui permet au parent d’espionner un téléphone portable en toute discrétion : lorsque vous verrez les textos, les photos, les sms, les sites web visités et même les discussions de votre enfant, vous connaîtrez exactement la nature de son trouble (site officiel de l’application ici).

Encourager les activités sociales

L’énergie des jeunes doit être canalisée de manière créative. Des mécanismes peuvent être conçus pour les inciter à pratiquer des activités physiques, des sorties, des interactions sociales, etc.

Traitement médical des problèmes de santé aigus

Actuellement, les modalités de traitement sont très limitées en raison du concept de la maladie qui est relativement nouveau.

Il existe cependant quelques modalités de traitement :

  • la thérapie cognitivo-comportementale
  • des interventions pharmacologiques

La thérapie cognitivo-comportementale semble être très utile car elle renforce le comportement autonome qui est indépendant des techno-dépendances. Mais cette approche thérapeutique n’est approuvée par aucun essai contrôlé randomisé.

Il existe aussi une autre approche appelée la thérapie de la réalité. Dans cette thérapie, il est conseillé au patient de se concentrer sur des comportements (jardinage, peinture, jeu, etc.) autres que l’utilisation de téléphones portables.

Des antidépresseurs sont parfois utilisés dans les cas graves pour contrôler les symptômes.

Les services de santé mentale

Ces services jouent un rôle primordial dans la réadaptation des personnes qui traversent les phases d’anxiété et de dépression.

Après s’être occupé des besoins immédiats de la personne en matière de santé et de sécurité, une évaluation psychosociale doit être conseillée à l’aide des outils psychométriques existants.

La réadaptation psychologique des personnes dépendantes doit être assurée par des conseils et des soins parentaux. Le conseiller doit mettre l’accent sur les compétences de gestion de l’anxiété et du stress des victimes, et les parents doivent être formés à ces compétences.


Les êtres humains sont des créatures sociales

Les interactions sociales passées

Auparavant, notre lien social était assez fort. Nous avions l’habitude de faire beaucoup d’interactions sociales face à face.

En raison de l’urbanisation rapide, des migrations et du nombre croissant de familles nucléaires, le tissu social s’est désintégré dans notre société, ce qui a conduit à une situation de vide.

Les téléphones portables sont venus combler ce vide, par exemple à l’aide des réseaux sociaux qui nous connectent aux autres presque tout le temps.

Aujourd’hui, nous avons des milliers d’amis virtuels sur les réseaux sociaux, alors qu’en réalité, nous n’avons peut-être que très peu d’interactions réelles.

Le téléphone rassure les parents

L’utilisation excessive du téléphone portable par les parents et leurs enfants est un moyen d’obtenir un sentiment mutuel de sécurité et de contrôle social.

En même temps, lorsque les enfants utilisent leur téléphone portable, ils sont pratiquement libérés de la surveillance parentale, bien qu’ils soient assis dans la même pièce. Ils peuvent se trouver à des milliers de kilomètres grâce aux réseaux de téléphonie mobile et aux conversations avec leurs camarades.

Le téléphone portable leur donne un sentiment de « connexion » avec les gens, virtuellement.

C’est une sorte de « syndrome de surconnexion » car notre utilisation excessive du téléphone portable réduit le nombre d’interactions en face à face. Cela interfère considérablement avec nos interactions sociales et familiales.

Le techno-stress

Le terme « techno-stress » est fréquemment utilisé pour désigner les personnes qui évitent les interactions sociales en face à face et sont limitées à elles-mêmes, sans se soucier des autres. Elles finissent par devenir déprimées à un âge plus avancé.

Dans les cas de nomophobie, l’anxiété est induite  par de nombreux facteurs:

  • la perte du téléphone portable
  • la perte de signal
  • des batteries de téléphones épuisées

Parfois, les nomophobes transportent plusieurs téléphones portables avec un chargeur de batterie pour éviter l’expérience de la déconnexion du monde virtuel.

Les nomophobes préfèrent les interactions virtuelles et évitent les interactions sociales face-à-face

Par conséquent, ils gardent leur téléphone à portée de main même lorsqu’ils dorment. Certains regardent fréquemment l’écran du téléphone pour éviter de manquer une notification, ce que l’on appelle la « ringxiety« .

Conséquences

  • La nomophobie peut mettre la famille à rude épreuve sur le plan économique en raison de l’utilisation de données excessives qui peut être coûteuse.
  • La nomophobie peut entraîner des problèmes physiques comme des douleurs aux coudes, aux mains et au cou dues à une utilisation constante.
  • L’anxiété et les réactions de stress peuvent être ressenties dans les lieux publics où l’utilisation du téléphone portable est limitée (les aéroports, les établissements d’enseignement, les lieux de travail).
  • L’utilisation excessive des applications de téléphonie mobile pour acheter des articles peut entraîner une insécurité financière pour l’individu.
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