Pourquoi avons-nous si peur de faire confiance aux enfants ?

La confiance et la liberté sont deux choses auxquelles j’accorde une assez grande importance et que je veux essayer de rendre prioritaires pour mes enfants. J’ai l’impression que ce n’est pas courant.

Chaque fois que je parle de choses comme le fait que mes enfants n’ont pas d’heure de coucher fixe, qu’ils ne sont pas punis ou récompensés, qu’ils n’ont pas besoin d’obéir, qu’ils ne sont pas obligés de ranger ou de manger leur dîner, qu’ils ne sont pas obligés d’avoir de bonnes manières ou qu’ils ne reçoivent aucune gifle, il y a beaucoup de commentaires négatifs. Pas tant dans mon entourage que chez les lecteurs réguliers de mon blog.

C’est de la foutaise ! Les enfants ont besoin de règles, sinon ils deviendront des sales gosses !

C’est ce qui ne va pas dans le monde d’aujourd’hui.

Bien sûr qu’il faut dire aux enfants ce qu’ils doivent faire, sinon comment sauront-ils ?

Les enfants doivent apprendre à suivre les ordres. Oui, parfois sans poser de questions.

Et que se passera-t-il lorsque vos enfants grandiront et que personne ne voudra être leur ami parce qu’ils sont des enfants gâtés et habitués à faire ce qu’ils veulent ?

Je finirais par être la bonne de mes enfants si je ne leur disais pas ce qu’ils doivent faire.

Bien sûr qu’il faut des règles, sinon vos enfants vous marcheront sur les pieds !

Cela me fait toujours penser à la triste vision pessimiste que nous avons des enfants. Le vieux dicton « donnez-leur un pouce et ils prendront un bras». Comme si, d’une manière ou d’une autre, nos enfants étaient là pour profiter de nous et que nous devions toujours les maîtriser.

Croyons-nous vraiment que les enfants sont foncièrement mauvais ?

Que si on leur donne une chance, ils feront toujours les mauvais choix ? En tout cas, moi, je ne le crois pas !

  • Peut-être que si vous vivez dans une maison où vous êtes habitué à un contrôle strict, vous serez plus enclin à faire la mauvaise chose lorsque l’occasion se présente, juste pour voir comment c’est.
  • Peut-être qu’un peu de liberté vous dépasse et que vous ne savez pas quoi en faire ?
  • Mais dans une maison où la liberté abonde, où l’on vous fait confiance et où les lignes de communication sont toujours ouvertes, je ne trouve pas du tout que ce soit le cas.

Les enfants apprennent à faire de bons choix en étant autorisés à s’entraîner à faire leurs propres choix et en apprenant par des conséquences naturelles plutôt que par des punitions sévères.

  • Pourquoi avons-nous si peur de leur donner cette possibilité ?
  • Pourquoi avons-nous si peur de leur donner trop de liberté ou de confiance ?

La plupart des personnes qui font des commentaires négatifs n’ont même pas voulu essayer une autre approche. Ils disent « si je faisais cela, mes enfants profiteraient de moi » comme si c’était un fait. Mais ce n’est pas le cas. Pour une raison ou une autre, on nous a fait croire cela, mais de nombreux enfants grandissent dans la confiance et le respect et ce ne sont pas des garnements.

Ils sont confiants et capables, et c’est un plaisir de les côtoyer. J’en ai quatre ici même. Et non, je ne suis pas simplement « chanceuse » et ce n’est pas parce que ce sont des filles, je connais beaucoup d’autres enfants et de parents qui sont dans le même cas.

Le problème avec l’éducation par la peur

Comme les gens n’aiment pas être blessés ou punis, ils sont fortement motivés pour éviter de faire des choses qui leur feraient mal. Faire en sorte que nos enfants aient peur de nous est un moyen infaillible de les dominer et d’obtenir ce que nous voulons. Mais la motivation par la peur pose certains problèmes.

Tout d’abord, la qualité de nos relations s’en ressent.

La confiance est mise à mal. Les gens évitent ceux qu’ils craignent.

Deuxièmement, nous enseignons à nos enfants que le pouvoir, la peur et la domination sont des moyens d’obtenir ce qu’ils veulent, les entraînant ainsi à dominer et à tyranniser les autres.

Troisièmement, nous coupons nos enfants de leurs sentiments, en exigeant d’eux qu’ils gardent la tête haute et en les désensibilisant dans leurs propres sentiments.

Un père m’a dit : « C’est le seul moyen pour qu’ils fassent ce que je leur dis »

Il est vrai que nos enfants feront ce que nous leur disons lorsqu’ils nous craignent (tant que nous sommes présents ou qu’il y a un risque qu’ils se fassent prendre. La surveillance est essentielle).

Si notre seul objectif est la conformité, la peur est une bonne chose. Mais la plupart des parents ont un objectif plus profond à l’esprit pour leurs enfants que l’obéissance stricte et aveugle.

La peur est ce que l’on pourrait appeler une « motivation extrinsèque ». Nos enfants ne font ce qu’il faut que parce qu’ils savent ce qui leur arrivera s’ils ne le font pas. Cela signifie que si nous ne sommes pas là pour les « attraper » en train de faire la mauvaise chose, ils n’ont rien à craindre et aucune raison d’éviter de faire ce que nous ne voulons pas qu’ils fassent.

La plupart des enfants comprennent très vite comment manipuler un système : se comporter lorsque le parent que je crains est présent, et faire ce que je veux lorsqu’il n’est pas là.

En d’autres termes, les comportements indésirables sont repoussés dans la clandestinité et les enfants deviennent sournois. Nous voulons que nos enfants fassent la bonne chose pour la bonne raison. Et c’est là que la peur échoue.

La plupart des parents veulent davantage de leurs enfants

Nous voulons qu’ils fassent ce qu’il faut parce qu’ils l’ont voulu et parce qu’ils en comprennent les raisons. C’est ce qu’on appelle la régulation interne.

Comparée à la régulation externe, la régulation interne est associée à de meilleurs résultats scolaires, à une amélioration des compétences et des relations sociales, à un meilleur développement moral et à un bien-être accru.

Qu’est-ce qui nous amène à la régulation interne ?

  • La gentillesse,
  • le respect
  • la compréhension, combinés à des limites claires établies ensemble si possible.

Les chercheurs ont démontré à maintes reprises que lorsque nous prenons le temps de construire nos relations, nos enfants nous font confiance, et la confiance s’accompagne d’une influence incroyable. C’est le genre d’influence qui dure même lorsque nous ne sommes pas là pour surveiller nos enfants.

Nos enfants font ce qu’il faut, non pas parce qu’ils nous craignent, mais parce qu’ils nous aiment et nous font confiance. Pas de peur.

Pourquoi avons-nous si peur de faire confiance aux enfants ?

Il semble que la plupart des gens aient trop peur de vouloir essayer une éducation respectueuse parce qu’ils savent que cela ne peut pas marcher.

Ils « connaissent un ami d’un ami qui était un parent permissif et leurs enfants étaient horribles ». Soyons clairs. L’éducation respectueuse n’est pas une éducation permissive. Il y a des limites et des frontières, mais aussi beaucoup de confiance et de respect.

Les gens semblent croire que c’est l’un ou l’autre. Un contrôle strict ou une négligence totale. Ils ont peur de donner trop de liberté à leurs enfants parce que cela pourrait signifier qu’ils n’ont plus d’influence sur eux. Je ne suis pas d’accord !

Lorsque vous entretenez avec vos enfants une relation basée sur la confiance et le respect, vous avez plus d’influence.

  • Vous ne travaillez plus l’un contre l’autre, l’un donnant les ordres et voulant garder l’autre dans le rang.
  • Vous formez une équipe.
  • Vous discutez ensemble, vous vous respectez, vous écoutez, vous donnez des conseils, vous réconfortez quand les choses ne se passent pas comme prévu.
  • Vous donnez l’exemple d’une bonne prise de décision et d’un bon comportement, et vous les laissez découvrir le monde et les conséquences de leurs actes sans les juger.

Lorsqu’ils ne craignent pas d’être punis, ils sont beaucoup plus enclins à se confier à vous. Lorsqu’ils ne sont pas constamment bombardés de règles, ils sont plus enclins à écouter lorsque c’est vraiment important.

Et que se passe-t-il lorsqu’ils prennent de mauvaises décisions ?

Vous en parlez ! Leur accorder la liberté et la confiance ne signifie pas qu’ils ne feront jamais rien de mal, et cela ne signifie pas non plus que vous les abandonniez complètement à leur sort !

Bien sûr, vous intervenez et offrez des conseils et des suggestions lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une situation de tout ou rien. Traitez-les comme vous voudriez être traité.

Si vous faites une erreur au travail, aimeriez-vous qu’on vous crie dessus et qu’on vous punisse ? Ou aimeriez-vous en parler, trouver une solution et décider de la manière d’éviter le même problème à l’avenir ? Je pense que c’est la deuxième solution.

Cliquez pour lire :

Les enfants ne méritent pas moins de respect, de confiance et de liberté que les adultes

Ils sont étonnamment capables lorsqu’on leur en donne l’occasion. Si seulement les gens n’avaient pas si peur de la leur donner.

Tout ce que je dis peut se résumer en deux mots : Faites confiance aux enfants. Rien n’est plus simple, ni plus difficile. Difficile parce que pour faire confiance aux enfants, nous devons d’abord apprendre à nous faire confiance à nous-mêmes, et la plupart d’entre nous ont appris dans leur enfance qu’on ne pouvait pas leur faire confiance.

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