La violence est un problème majeur de santé publique
Elle s’aggrave dans le monde entier, causant de graves dommages individuels et sociaux, en particulier envers les jeunes qui sont les plus gravement touchés.
Aujourd’hui, on entend dire qu’il est possible :
- de prévenir la violence
- d’en minimiser l’impact
- de modifier les facteurs qui contribuent aux réactions violentes
Pour cela, des politiques nationales et des initiatives juridiques sont nécessaires, autrement dit : il est nécessaire qu’une prise de conscience soit faite.
L’une des formes de violence les plus visibles est la violence juvénile
Elle est perpétrée par des jeunes âgés de 10 à 21 ans.
Les individus ayant un comportement violent avant la puberté ont tendance à présenter un comportement agressif croissant avec l’âge. De l’adolescence jusqu’à l’âge adulte, des comportants nuisibles sont visibles aussi bien pour l’individu que pour son entourage.
Fait aggravant : l’école apparaît comme un espace privilégié pour laisser place aux comportements agressifs entre élèves.
La violence à l’école est un problème social grave et complexe, et reste le problème numéro 1 de la violence juvénile.
Qu’est-ce qu’englobe le terme « violence à l’école »
- tous les types de comportements agressifs et antisociaux
- les conflits interpersonnels
- les dommages matériels
- les actes criminels
Beaucoup de ces situations dépendent de facteurs externes et les interventions possibles peuvent dépasser la capacité des intervenants scolaires. Cependant, un nombre considérable d’actes violents pourraient être résolus dans ce même milieu scolaire.
➤ Le comportement violent résulte de l’interaction entre le développement individuel et les contextes sociaux tels que la famille, l’école et la communauté.
Le monde extérieur à l’école est reproduit à l’intérieur de l’école, transformant des lieux sûrs en lieux violents où règnent la souffrance et la peur.
L’intimidation des jeunes
L’école a une signification importante pour les enfants et les adolescents. Ceux qui ne l’apprécient pas sont plus susceptibles de présenter des problèmes physiques et émotionnels ou des sentiments insatisfaisants dans leur vie.
Relations interpersonnelles et développement scolaire
Les élèves qui réalisent une telle relation sont plus susceptibles d’atteindre un bon niveau d’apprentissage.
L’agressivité à l’école est un problème universel. L’intimidation et la victimisation représentent une bonne part des situations de violence pendant l’enfance et l’adolescence.
- L’intimidation est une forme d’affirmation du pouvoir interpersonnel par le biais de l’agression.
- Par victimisation, on entend un comportement agressif d’une personne plus puissante envers une personne moins puissante.
L’intimidation et la victimisation peuvent avoir des conséquences néfastes immédiates et à long terme pour toutes les personnes concernées :
- agresseurs
- victimes
- et observateurs
➤ L’intimidation comprend tous les types d’agressions intentionnelles et répétées, sans raison évidente, perpétrées par un ou plusieurs élèves contre d’autres élèves, causant douleur et détresse.
Elle se produit dans des relations de pouvoir inégales. Une telle asymétrie peut résulter :
- de différences d’âge
- de taille
- de développement physique ou émotionnel
- ou du fait que l’agresseur trouve le soutien de la majorité des élèves
Les actes agressifs qui ont lieu en milieu scolaire sont traditionnellement reconnus comme naturels, ignorés ou minimisés tant par les enseignants que par les parents. Cependant, il n’est pas admissible que les enfants soient soumis à des comportements violents qui leur causent des blessures physiques et/ou psychologiques.
Statistiques
Selon les enquêtes d’auto-déclaration recueillies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence des brimades varie selon les pays.
Les enquêtes ont indiqué qu’entre 0,3 % et 30 % des élèves ont déclaré avoir perpétré des actes d’intimidation au cours de l’année scolaire 2017-2018, tandis qu’entre 0,5 % et 32 % ont déclaré en avoir été victimes.
L’OMS a également constaté que la victimisation par intimidation diminuait avec l’âge et que les garçons étaient plus susceptibles de signaler un comportement d’intimidation physique.
Enfin, les garçons et les filles ont signalé une victimisation physique égale, tandis que les filles ont signalé une augmentation de la victimisation par cyberintimidation.
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Classification
L’intimidation peut être directe, lorsque les victimes sont directement approchées, ou indirecte, lorsque les victimes ne sont pas présentes.
- L’intimidation directe consiste à insulter, à agresser physiquement, à menacer, à proférer des paroles blessantes ou à faire des gestes et des visages désagréables qui dérangent les victimes. Les garçons sont quatre fois plus impliqués dans l’intimidation directe que les filles.
- L’intimidation indirecte implique l’ignorance, l’isolement, la diffamation ou le déni des souhaits, les filles sont plus susceptibles de recourir à l’intimidation indirecte.
Un nouveau type d’intimidation, connu sous le nom de cyberintimidation, est de plus en plus visible aujourd’hui.
Les technologies de l’information et de la communication (courriels, téléphones cellulaires, messagerie instantanée, appareils photo numériques, sites Web et réseaux sociaux) sont utilisées comme une ressource pour adopter un comportement délibéré, répété et hostile d’une personne ou d’un groupe afin de nuire aux autres.
Lire à ce sujet notre article sur Untelephone.com : Pourquoi les ados adorent Snapchat.
Les facteurs de risque
- Les facteurs économiques
- sociaux
- culturels
- le tempérament
- l’influence de la famille
Tout cela crée des risques de manifestation de l’intimidation et ont un impact sur la santé et le développement des enfants et des adolescents.
L’intimidation est plus fréquente chez les élèves de 11 à 13 ans et moins fréquente chez les enfants des écoles maternelles et secondaires.
Parmi les agresseurs, les hommes prédominent, sauf dans les cas de victimisation où il n’y a pas de grandes différences entre les sexes.
- Le fait que les garçons soient le plus souvent impliqués dans l’intimidation ne signifie pas qu’ils sont plus agressifs, mais qu’ils sont plus susceptibles d’adopter ce type de comportement.
- La difficulté d’identifier les brimades chez les filles peut être liée à l’utilisation de formes plus subtiles qui se remarquent moins.
Comme l’intimidation échappe habituellement à l’attention des adultes et que la plupart des victimes ne réagissent pas, il est compréhensible que les enseignants et les parents n’en soient pas conscients, sous-estiment sa prévalence et ne soient pas capables de réduire ou d’interrompre les actes d’intimidation.
Plus de la moitié des intimidateurs ne sont jamais réprimandés. L’acceptation apparente par les adultes et le sentiment d’impunité qui en résulte permettent la poursuite des agressions.
Les différentes façons dont les enfants s’impliquent
Les enfants et les adolescents peuvent être identifiés comme victimes, agresseurs ou témoins, en fonction de leur position dans les situations d’intimidation. La position de chaque élève peut également changer au cours du temps.
Les victimes
En général, les victimes ne sont pas très sociables et se sentent anxieuses et désespérées quant à la possibilité de s’intégrer à un groupe.
Leur faible estime de soi est aggravée par les critiques des adultes quant à la vie ou au comportement de l’enfant, ce qui rend encore plus difficile de les aider. La victime de l’intimidation est passive, timide et malheureuse.
- Elle souffre de honte
- de peur
- de dépression
- d’anxiété
Sa faible estime de soi peut être si endommagée qu’elle croit qu’elle mérite les mauvais traitements qu’on lui inflige. Voir à ce sujet l’article de Pourquoidocteur.fr : Les enfants harcelés à l’école ont encore des séquelles à 50 ans.
La période et la fréquence des agressions contribuent fortement à l’aggravation des effets
La peur, la tension et la détresse liées à l’image de soi peuvent nuire au développement scolaire, en plus d’accroître l’anxiété, le manque de confiance en soi et la perception négative de soi.
La victime peut éviter l’école et toute vie sociale afin d’échapper à l’intimidation.
- Dans de rares cas, l’autodestruction ou l’idéation suicidaire peut être présente
- la victime peut également se sentir obligée de recourir à des mesures draconiennes, comme la vengeance
- des réactions violentes
- le port d’une arme
- le suicide
Bien qu’il n’existe pas d’étude précise sur les méthodes d’éducation qui produisent des victimes d’intimidation, certaines éducations peuvent être identifiées comme des facilitateurs :
- la surprotection, qui peut empêcher les enfants de développer des capacités d’adaptation
- le désamour infantile, qui peut causer un développement psychique et émotionnel réduit, inférieur à celui accepté par le groupe
- le fait que des enfants soient des boucs émissaires dans leur famille, critiqués systématiquement et considérés comme responsables de la frustration des parents
En général, les victimes ne révèlent pas qu’elles sont victimes d’intimidation, soit parce qu’elles ont honte, soit parce qu’elles ont peur des représailles, soit parce qu’elles doutent que l’école les soutienne.
Inversement, le silence est rompu lorsque les victimes ont le sentiment qu’elles seront entendues, respectées et louées.
Qui sont les intimidateurs et les auteurs d’actes d’intimidation ?
Certaines conditions familiales défavorables peuvent favoriser le développement d’un comportement agressif chez les enfants, comme :
- une famille non structurée
- de mauvaises relations affectives
- un excès de tolérance
- un comportement permissif
- des punitions physiques
- des accès de violence émotionnelle comme méthodes de contrôle
Des facteurs individuels peuvent également contribuer à un comportement agressif :
- hyperactivité
- impulsivité
- troubles du comportement
- déficit d’attention
- faible niveau d’intelligence
- faible rendement scolaire
L’intimidateur typique a tendance à être populaire et impliqué dans une gamme de comportements agressifs ; il ou elle peut être agressif même avec les adultes et considérer l’agressivité comme l’une de ses qualités.
- L’intimidateur est impulsif
- a une opinion positive de lui-même
- il est plus fort que sa cible
Un tyran éprouve du plaisir et de la satisfaction à dominer, à contrôler, à endommager et à blesser les autres ; de plus, il bénéficie de gains sociaux et matériels grâce à son comportement.
Ces élèves ont une tendance accrue à présenter des comportements à risque (consommation de tabac, d’alcool et d’autres drogues, port d’armes, bagarre, etc). Les enfants et les adolescents qui montrent des attitudes antisociales avant la puberté sont plus susceptibles de présenter de tels risques à l’âge adulte.
L’intimidateur peut compter sur un petit groupe d’adeptes pour l’aider à intimider les autres ou recevoir des encouragements
Ces élèves sont identifiés comme des assistants ou des suiveurs et ont rarement l’initiative de commencer à intimider les autres.
Ils se sentent anxieux, et s’impliquent en partie pour se protéger et se sentir appartenir au groupe dominant.
La majorité des élèves ne s’impliquent pas directement dans les actes d’intimidation et, en général, ils ont peur de devenir la « prochaine victime ». Les témoins se taisent et ne savent pas comment réagir quand ils assistent à de tels actes.
Les différents types de cyberviolence en milieu scolaire
Auteurs et cibles de l’intimidation
20 % des intimidateurs sont aussi des victimes en plus d’être des intimidateurs. Une combinaison d’une faible estime de soi et d’une attitude agressive indique qu’un enfant est atteint d’une psychopathologie anormale qui nécessite plus d’attention.
- Ces êtres peuvent être dépressifs
- anxieux et méchants
- ils essaient d’humilier leurs amis afin de cacher leurs propres limites
Différents des cibles typiques, ils ne sont pas populaires et sont fortement rejetées par leurs amis ou par toute la classe.
- Des symptômes dépressifs
- Des idées suicidaires
- Des troubles psychiatriques les caractérisent
Les mesures préventives
La participation des enseignants, des travailleurs, des parents et des élèves est essentielle à la mise en œuvre de projets de réduction de l’intimidation.
La participation de tous vise à établir des règles, des lignes directrices et des actions cohérentes.
- Les actions doivent donner la priorité à la sensibilisation générale
- au soutien aux victimes afin qu’elles se sentent protégées
- à la sensibilisation
- à la garantie d’un environnement scolaire sûr et sécuritaire
Le phénomène de l’intimidation scolaire est complexe et difficile à résoudre, mais les actions sont assez simples et peu coûteuses.
- Il faut encourager les élèves à participer activement à l’intervention en cas d’intimidation. Une formation par le théâtre peut être utile pour mettre en pratique cette capacité à faire face.
- Des outils de contrôles parentaux peuvent être mis en place par les parents sur les téléphones portables de leurs enfants. Voir à ce sujet notre article sur les meilleurs contrôles parentaux.
- Nous vous conseillons également l’application Mspy qui permet de surveiller à distance l’activité téléphonique de votre enfant.
Efficacité des programmes de prévention
La prévention de la violence juvénile est plus efficace dans les écoles primaires et maternelles.
Les meilleurs résultats ont été obtenus avec des interventions précoces auprès des parents, des élèves et des éducateurs. Le dialogue, le soutien et l’établissement de liens de confiance sont des instruments efficaces, permettant de ne tolérer aucun acte de violence.
Conclusion
Les conséquences de l’intimidation sont si graves que les enfants occidentaux âgés de 8 à 15 ans la considèrent comme un problème pire que le racisme, la pression pour avoir des relations sexuelles ou la consommation de drogues.
Réduire la prévalence de l’intimidation dans les écoles peut être une mesure de santé publique très efficace pour les années à venir. Le but pour les chercheurs est de guider l’élaboration de politiques publiques et d’esquisser des techniques d’intervention multidisciplinaires permettant de réduire efficacement le problème.
C’est un défi compliqué à gérer qui dépendra d’une intervention interdisciplinaire ferme et compétente.
➤ A noter :
Certaines applications, installées dans un téléphone, permettent d’espionner toutes les conversations et localisations.
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