Il existe cinq langues d’amour, mais depuis l’invention des smartphones, on peut en ajouter une sixième : le sexting.
La tradition ancestrale qui consiste à envoyer à son amant des photos intimes s’est transformée en une expérience multimédia complexe.
Des applications comme Snapchat ont été créées dans le but de partager des photos et des vidéos sexy, et la nature insouciante d’internet (ainsi que la demande sans fin de porno) rend la fuite de contenu privé malheureusement trop probable.
- Pour les lycéens, la pression exercée sur eux pour qu’ils envoient des messages sexuels
- combinée à un manque de discernement propre à leur âge
- et à une tendance à la pensée de groupe et à la honte publique
…peut être la recette parfaite pour un désastre.
Comme l’a récemment souligné la presse lorsque des femmes se font pirater par un maître chanteur, ce n’est jamais la faute de la victime si sa vie privée est dévoilée au public.
Dans un monde idéal, les jeunes pourraient explorer leur sexualité de manière consensuelle et sûre sans subir les conséquences potentiellement dévastatrices d’une fuite, mais nous savons que ce n’est pas le cas (et que toutes les victimes ne sont pas traitées de la même manière : les hommes et les garçons sont beaucoup moins susceptibles d’être honteux de leur participation à une activité sexuelle, mais plutôt félicités).
Il y a aussi la question complexe du partage de vidéos
En raison de la rigueur des lois, même des adolescents consentants peuvent se retrouver coupables de possession de matériel pour adultes, ce qui peut entraîner une série de conséquences juridiques très graves, dont l’inscription au registre des délinquants.
Si vos photos ou vidéos intimes sont divulguées, que ce soit intentionnellement ou par accident, voici ce que vous pouvez faire :
➞ Ne paniquez pas.
Vous avez peut-être l’impression que le monde s’écroule autour de vous, mais les attitudes à l’égard des photos sexy évoluent et, en tant que société, nous nous éloignons de la culpabilisation des victimes.
Il existe aujourd’hui plus de ressources que jamais. Vous pouvez surmonter cette épreuve.
➞ Apprenez vos droits.
Chaque pays est un peu différent, mais il existe un certain nombre de lois visant à protéger les victimes de piratage de photos et à poursuivre ceux qui les diffusent.
Même en l’absence de législation, vous pouvez être en mesure de porter plainte pour atteinte à la cybersécurité ou à la vie privée.
➞ Rassemblez des ressources/de l’aide.
Comme nous l’avons mentionné, plusieurs organisations s’efforcent d’aider les victimes.
➞ Cherchez à obtenir une suppression en ligne.
- La CNIL propose un guide pour obtenir d’un site la suppression d’une photo
- L’article du code civil prévoyant le retrait de la photo
- L’article du code pénal qui prévoit un an de prison
➞ Rassemblez des preuves.
Faites des captures d’écran de tous les liens et de toutes les publications.
Si vous êtes harcelé ou traqué, faites des captures d’écran et documentez tout.
➞ Signalez-le aux forces de l’ordre.
- Si votre pays dispose d’une loi criminalisant la vengeance par publication de photos intimes, signalez-la à la police.
- Il est probable qu’il s’agisse d’une nouvelle loi, alors imprimez-la et apportez-la avec vous lorsque vous signalez le crime.
- Assurez-vous de prendre des captures d’écran et de les organiser à l’avance.
- Veillez à signaler les autres délits dont vous avez été victime, tels que les abus physiques ou financiers, le piratage, l’usurpation d’identité, le harcèlement, la traque, l’extorsion ou la coercition.
- Si vous êtes mineur sur les photos ou si elles ont été prises sans votre consentement ou à votre insu, il s’agit là de délits supplémentaires.
- Vous devez être prêt à expliquer qui vous pensez être l’agresseur et pourquoi vous le pensez. (Était-il la seule personne à qui vous avez envoyé la photo ? Vous a-t-il menacé avant de le faire ? Aviez-vous récemment rompu ? A-t-il fait d’autres actes de harcèlement et de traque ?)
À la télévision, on a l’impression que chaque crime entraîne une arrestation immédiate, mais la vérité est que vous devez présenter un argument convaincant pour prouver qu’un crime a été commis.
Ensuite, vous devez assurer le suivi. Si vous n’arrivez à rien en le signalant au commissariat, adressez-vous au procureur de la République de votre tribunal de Grande Instance compétent.
➞ Mise en garde
Il existe des applications-espionnes qu’un de vos proches peut installer de manière invisible dans votre téléphone.
Elles rappatrient ensuite vos mots de passe mais aussi vos discussions sur les réseaux sociaux et vos SMS/MMS.
- Cette application est la plus solide d’entre toutes.
- Celle-là peut en plus enregistrer vos communications téléphoniques, mais uniquement sur un Android rooté.
➞ Revoyez vos paramètres de confidentialité.
- Renforcez vos paramètres de confidentialité et de sécurité.
- Si quelqu’un vous attaque sur internet, limitez immédiatement vos paramètres Facebook
- Demandez la permission à quiconque de publier sur votre mur ou de vous taguer sur une photo
- Rendez votre liste d’amis privée
- Activez l’authentification à deux facteurs sur tous les comptes, appareils, systèmes de stockage en nuage et modems, créez des phrases de passe complexes et uniques et répondez aux questions de sécurité de manière inattendue (par exemple, « Q : Quel est le nom de jeune fille de votre mère ? R : Bébé Jessica est tombée dans un puits »).
Restez vigilant. Restez en sécurité.
➞ Parlez à quelqu’un.
Qu’il s’agisse d’un professionnel de la santé mentale, d’un ami ou d’un membre de la famille, ou d’une personne sur internet, il est important de savoir que la fuite de vos images ou vidéos privées peut être une expérience traumatisante et qu’il est normal de se sentir atteint(e).
Bien que certaines victimes puissent penser que parce qu’elles n’ont pas été blessées physiquement, elles ne sont pas victimes d’un crime, la diffusion de vos images sans votre consentement est une violation violente de votre vie privée et vous devez la traiter avec beaucoup d’attention.