Masturbation et vie de couple : guide pour un retour au contact

Certains docteurs affirment que la masturbation quotidienne est bonne dans un couple, notamment pour la santé. Mais la pornographie dans notre société est trop présente et nous procure des stimuli qui ne sont pas naturels. Alors faut-il qu’une femme masturbe son homme tous les jours ou faut-il privilégier une autre stratégie ? Personnellement j’ai testé pour vous.

La solution , c’est que vous devez avoir la conscience de soi et la discipline de ne vous masturber que lorsque votre corps (et ses sensations) le veut vraiment. Dès que vous impliquez des stimuli artificiels (sous forme de vidéos, d’audios, de littérature érotique, de photos, de fantasmes irréalistes, etc.) dans votre routine de masturbation, vous êtes dans l’erreur. J’ai testé le nofap par intermittence avec différentes stratégies au cours des 14 derniers mois et la seule que je trouve raisonnablement saine, durable et utile est celle décrite ici :

• se masturber quand vous en ressentez le besoin, sans vous limiter
• mais ne le faire que lorsque votre corps le réclame, pas parce que vous vous stimulez artificiellement.

La masturbation dans le mariage

La masturbation dans le mariage peut être utile lorsque votre partenaire n’est pas en mesure ou n’a pas envie de s’engager dans une activité sexuelle. De plus, une communication habile sur le rapport sexuel et le plaisir fait souvent défaut dans les partenariats engagés. Savoir comment vous aimez être touché et stimulé est une information précieuse que vous pouvez transmettre à votre partenaire.

Dois-je dire à mon conjoint que je me masturbe ? Il est mieux de parler ouvertement du rôle de l’autosatisfaction dans votre mariage, tant au niveau de votre sexualité individuelle que de la relation sexuelle que vous entretenez avec votre partenaire. Bien que j’encourage tous mes clients à faire des rapports sexuels en solo sains et vigoureux, il est crucial pour un couple de discuter ouvertement du niveau de confort des rapports sexuels en solo avec l’autre.

Bien que la masturbation dans le mariage puisse être une activité sexuelle saine, il y a une différence entre l’habitude et la compulsion

La dépendance à la masturbation n’est pas reconnue comme un trouble mental, mais elle entre dans la catégorie des comportements sexuels compulsifs. Lorsque la masturbation devient excessive, elle peut entraîner une diminution de la satisfaction sexuelle au fil du temps et interférer avec votre relation et d’autres aspects de votre vie.

Certains couples monogames pensent que le simple fait de penser à un rapport sexuel avec quelqu’un d’autre constitue une tromperie. Mais ce n’est de la tromperie que si c’est ce que vous et votre partenaire infidèle croyez vraiment. Quelles que soient vos raisons (soulagement du stress, regain d’énergie ou relaxation à la fin de la journée) une saine habitude de masturbation peut vous aider à mieux connaître votre corps et à savoir ce qui vous procure du plaisir. Et le plus beau, c’est qu’elle vous invite à plus de passion et de sensualité.

Pour réduire la honte et la stigmatisation associées à la masturbation, voici quelques bonnes pratiques que vous pourriez essayer :

• Soutenez le droit de votre partenaire à pratiquer l’auto-satisfaction.
• Parlez de vos techniques et de tous les fantasmes ou images que vous vous sentez à l’aise de partager.
• Apportez à vos rapports sexuels avec votre partenaire les enseignements que vous tirez de votre plaisir personnel.
• Variez vos pratiques d’auto-plaisir comme vous le feriez pour vos actes sexuels avec votre partenaire, qu’il s’agisse de l’heure de la journée ou des différents jouets et techniques.

De nombreuses femmes se sentent mal à l’aise lorsque leur mari se masturbe

Je comprends tout à fait cela, et j’ai fait remarquer que la masturbation est nocive pour les personnes qui ne sont pas déjà extraordinairement heureuses de leur rapport sexuel. Le porno peut amener les hommes, en particulier ceux qui ont peu d’expérience, à avoir des attentes inhabituelles à l’égard de leur femme et une libido artificiellement exacerbée. Mais il n’y a pas de repas gratuit dans la vie et il est contraire à l’éthique d’attendre de votre mari qu’il cesse de s’auto-plaisir alors que vous n’avez pas l’intention de rechercher le plaisir sexuel ensemble. (voir mon article Frustration sexuelle dans une relation : Comment mettre fin au problème)

J’aborde ici l’idée de ce que j’appelle la « codépendance sexuelle », et je crois qu’il est sain pour un couple monogame d’essayer de satisfaire pleinement les besoins sexuels de l’autre. Bien sûr, cela demande un peu de compromis dans un couple où les libidos sont mal assorties, ce qui est le cas de la majorité des couples en raison du désir réactif, le type de désir le plus souvent éprouvé par les femmes monogames, même celles qui ont une libido élevée, en particulier lorsqu’elles vieillissent et ont des enfants.

⇒ Tout n’est pas une question de compromis mathématique ou de lettre de la loi, mais lorsqu’une femme fait deux fois plus de rapports sexuels qu’elle ne le veut et que l’homme n’en fait qu’un trentième, ce n’est pas non plus l’esprit de la loi et il ne s’agit pas d’une tentative de bonne foi pour trouver un terrain d’entente.

Si votre femme voulait aller à un rendez-vous une fois par semaine et que vous le faisiez une fois par an, il ne s’agirait pas d’un véritable compromis. Si elle voulait que vous lui disiez je t’aime tous les jours et que vous le faisiez une fois par semaine, vous seriez considéré comme un véritable crétin. Le rapport sexuel n’est pas différent, même si certaines personnes le pensent parce qu’elles ont été élevées dans la crainte.

Si une femme n’est pas capable de sortir de sa zone de confort et de vouloir se mettre dans l’ambiance plus souvent, étant donné que le désir réactif signifie que vous devez commencer à toucher pour même voir si vous pouvez éprouver du désir, alors le plan « pas de masturbation » ne peut pas fonctionner d’un point de vue éthique.

Certes, les hommes peuvent attendre quelques jours pour faire l’amour sans problème. Après cela, c’est comme pour toute personne qui passe plus de deux jours sans que son langage amoureux soit satisfait… elle se sent seule, en colère, irritable et pleine de ressentiment.

Si une femme dont le langage amoureux est constitué de mots de reconnaissance ne pouvait être complimentée qu’une fois par semaine par son mari et que celui-ci lui disait qu’il ne pouvait jamais la complimenter deux jours de suite parce qu’il commence alors à penser qu’elle ne veut que des compliments, ce mariage ne fonctionnerait jamais car l’homme serait considéré comme rigide et égoïste.

En quoi le toucher ou le rapport sexuel sont-ils différents ? L’absence de rapports sexuels est plus dérangeante, car dans le cadre de la monogamie, il est interdit d’obtenir des rapports sexuels d’une personne extérieure à la relation. Ce phénomène peut être multiplié de façon exponentielle si l’homme doit également renoncer à la masturbation.

Il est évident qu’un compliment prend moins de temps qu’un rapport sexuel. Mais qu’en est-il lorsque la femme déclare qu’elle ne peut pas non plus toucher l’homme, alors qu’une main sur l’épaule ou un baiser prend autant de temps qu’un compliment verbal ? J’ai constaté une augmentation des mariages sans contact, dont je parle ici. Le temps n’est jamais le seul problème, à moins qu’aucune des deux personnes ne fasse défiler son téléphone ou ne regarde la télévision, deux dépenses de temps considérables qui, d’une manière ou d’une autre, sont toujours effectuées même lorsque les gens sont « si occupés ».

Les couples peuvent ressentir une certaine proximité lorsqu’ils sont les seuls à répondre aux besoins romantiques et sexuels de l’autre. Des femmes m’ont littéralement raconté en séance qu’elles avaient adopté un chiot ou un chaton et que c’était elles qui se levaient pour s’en occuper toute la nuit, car c’est ainsi que l’animal apprenait à se lier à la femme en tant que première personne à s’occuper de lui. Ensuite, elles disent à leur mari d’aller se masturber sans penser que cela pourrait l’amener à ne plus la considérer comme SA principale figure d’attachement. Ce serait drôle si ce n’était pas si courant et si triste.

Si vous éliminez tous les intermédiaires que sont la masturbation, le porno ou les vibromasseurs et que vous avez des rapports intimes plus fréquents, quotidiens ou presque, vous serez davantage à l’écoute des besoins et des cycles corporels de l’autre

Par exemple, un homme prendra conscience des différents niveaux d’excitation de la femme au cours du cycle menstruel, et la femme pourra constater à quel point l’homme est plus calme, détendu et sûr de lui lorsqu’ils ont des rapports intimes tous les jours plutôt que deux fois par semaine.

En renforçant la connexion physique, les partenaires apprennent à décoder des signaux subtils émis par le corps de l’autre, ce qui enrichit la qualité de leurs échanges intimes & leur compréhension mutuelle dans la vie quotidienne. Ces observations, loin d’être anecdotiques, sont soutenues par des études sur le rôle de l’œstrogène et de la progestérone dans le comportement sexuel féminin (Hampson, 2020). Une publication de l’Université de Californie (Floyd et al., 2018) a montré que des interactions sexuelles régulières augmentent la production d’ocytocine, « hormone de l’attachement », réduisant le stress et renforçant les liens affectifs au sein du couple.

Cette proximité régulière améliore la communication non verbale. Chaque partenaire devient plus attentif aux réactions de l’autre. À long terme, ce niveau de compréhension mutuelle renforce l’intimité émotionnelle & la solidité de la relation. Le couple ne fait pas qu’augmenter la fréquence des rapports ; il redéfinit son mode de connexion, en mettant l’accent sur l’écoute et l’engagement mutuels. Cette transformation peut aussi avoir un impact positif sur la gestion des conflits qui deviennent moins fréquents.

Il y a quelque chose de très érotique à savoir que quelqu’un se donne entièrement à vous sur le plan sexuel

Cela est considéré comme un privilège et une source de joie dans les mariages aimants, plutôt que comme un fardeau ou une source de peur

Les couples peuvent s’engager à s’embrasser quotidiennement, une idée géniale que les féministes wokistes rejettent. Et si c’est un pont trop loin, le toucher quotidien peut être votre première étape, juste toucher le corps de l’autre de quelque manière que ce soit, même avec des vêtements, ce qui est souvent une mission de départ dans la thérapie sexuelle.

Cette offrande mutuelle devient l’expression la plus intime d’une confiance absolue. Elle est considérée, dans les mariages épanouis, comme un privilège unique et une source de joie. Les baisers, loin d’être banals, deviennent des instants où le lien émotionnel se manifeste. Des études, comme celle de Kory Floyd (Université d’Arizona, 2015), montrent que l’acte de s’embrasser régulièrement augmente les niveaux de satisfaction conjugale et améliore la santé cardiovasculaire grâce à la réduction du stress.

Ces gestes, bien qu’ils paraissent anodins, sont le terreau où germent les relations solides.