Les violences au sein du couple : une réalité longtemps occultée mais aujourd’hui reconnue

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Écrit par Agnès Michaud

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A. La fin de l’omerta

1. Un phénomène longtemps ignoré

a) Tolérance sociale et honte des victimes

Les violences conjugales, autrefois reléguées au rang de simples disputes domestiques, sont désormais reconnues comme des troubles sérieux. La difficulté pour les victimes de dénoncer ces actes est exacerbée par des stéréotypes sociaux. Les femmes, en particulier, risquent de ternir l’image de leur famille en révélant ces abus.

Mme Maïté Albagly a dépeint le cycle psychologique des victimes, oscillant entre espoir et désespoir face à des conjoints repentants puis récidivistes. L’aspect financier renforce cette dépendance, rendant le départ quasi impossible, surtout en présence d’enfants.

b) Un exemple de la tolérance sociétale envers les agresseurs

Catherine Le Magueresse a illustré cette indulgence par le cas d’un aide-soignant, longtemps impuni malgré ses multiples agressions.

Cet exemple met en lumière la « domination masculine » comme une racine profonde des violences conjugales, soulignant une société façonnée par et pour les hommes.

c) Portrait de l’agresseur : « Monsieur tout le monde »

L’agresseur, souvent perçu comme un citoyen modèle, se dissimule derrière une façade de normalité. Les victimes, quant à elles, peinent à être prises au sérieux, souvent perçues comme hystériques ou agressives.

d) La dénégation des violences psychologiques

Les violences psychologiques, fréquemment sous-estimées, sont pourtant des agressions majeures, exacerbées par la honte et la difficulté à reconnaître l’échec de la relation.

e) Un phénomène universel

La violence conjugale va au-delà de l’éducation, de la richesse et du statut social.

Elle est omniprésente, indépendamment de la culture ou de la religion. Les mutilations sexuelles, par exemple, bien que distinctes des violences conjugales, en sont une manifestation extrême, souvent préalables au mariage.

2. Une prise de conscience croissante

a) Le rôle clé des associations féministes

Depuis les années 1970, les mouvements féministes ont joué un rôle crucial dans la sensibilisation du public et des gouvernements à ces violences, menant progressivement à l’établissement de politiques de lutte contre ce fléau.

b) Une opinion publique de plus en plus consciente

Des rapports tels que celui d’Amnesty International et des sondages comme l’Eurobaromètre révèlent une prise de conscience accrue du public sur les violences domestiques. Ces études mettent en évidence une connaissance étendue du problème et une condamnation ferme de ces actes.

Deux personnes en situation de conflit.

B. Les violences au sein du couple : Un enjeu crucial de santé publique

1. Impact délétère sur la santé des femmes

Le rapport de 2001 du Professeur Roger Henrion met en lumière l’impact dramatique de la violence conjugale sur la santé des femmes.

  • Ces dernières subissent non seulement des traumatismes physiques
  • mais aussi des troubles psychologiques profonds
  • tels que la dépression
  • et l’addiction

2. Les violences conjugales : un phénomène sous-estimé mais massif

a) L’enquête ENVEFF : une avancée significative dans la compréhension du phénomène

L’enquête ENVEFF, initiée suite à la 4ème conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995, a mis en exergue l’étendue des violences conjugales en France.

Elle a révélé que près d’une femme sur dix a subi des violences de la part de son conjoint ou ex-conjoint.

b) La violence conjugale, un terreau fertile pour des atteintes multiples

Les violences physiques et sexuelles sont fréquemment perpétrées par le partenaire intime. L’enquête souligne que les femmes sont plus en danger au sein de leur propre relation conjugale que dans l’espace public.

separation de couple

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C. Les violences conjugales : un fléau européen sous-estimé aux effets dévastateurs

1. Un constat alarmant du Conseil de l’Europe

Le Conseil de l’Europe, dans son rapport de 2011, tire la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation des violences domestiques en Europe. Les statistiques dévoilent des réalités effarantes :

  1. Une femme mariée sur sept subit des violences sexuelles
  2. Ce chiffre s’élève à une sur trois chez les femmes séparées ou divorcées
  3. Dans l’Union européenne, une femme sur cinq est victime de violences de la part de son partenaire

2. Des chiffres parlants

  • En France, six femmes décèdent chaque mois des suites de violences domestiques.
  • En Espagne, le nombre de femmes tuées par leur partenaire augmente de façon alarmante.
  • Le Royaume-Uni, l’Irlande, la Finlande, l’Autriche, les Pays-Bas, le Portugal, l’Allemagne, la Hongrie et la République tchèque font face à des situations similaires, tandis que la Russie rapporte des cas de violence domestique aboutissant au meurtre d’une femme toutes les 40 minutes.

3. Mesurer le phénomène : une tâche ardue

La collecte de données fiables sur les violences conjugales reste compliqué. Les statistiques de la police et de la justice ne reflètent qu’une fraction des cas, souvent sous-déclarés. Les enquêtes existantes, comme l’ENVEFF, ont ouvert la voie, mais une actualisation de ces études est nécessaire pour mieux comprendre et combattre ce fléau.

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D. Combat contre les Violences Conjugales : Mobilisation multifacette

Les violences conjugales exigent une lutte concertée de divers acteurs.

Malgré l’existence de ressources significatives, leur coordination demeure perfectible et crée une hétérogénéité dans la prise en charge des victimes.

Une meilleure synergie entre les services est nécessaéire, en particulier pour les élus locaux souvent confrontés à ces situations délicates.

1. Le Rôle des Professionnels de Santé

Le Professeur Roger Henrion souligne le rôle pivot du médecin dans la prise en charge des victimes de violences conjugales :

  • détection
  • documentation des lésions
  • conseil et orientation

Mais le recours à des professionnels qualifiés reste limité, surtout pour les agressions sexuelles.

2. La Police : Accueil et Prise en Charge des Victimes

L’amélioration de l’accueil des victimes au sein des services de police est une priorité. Des chartes d’accueil et des formations spécifiques sont mises en place. L’accent est mis sur une meilleure prise en charge et un accompagnement renforcé, notamment via des bureaux d’aide aux victimes et des partenariats avec des associations.

Des efforts considérables sont déployés pour une réponse policière adaptée et empathique envers les victimes de violences conjugales.

3. La Justice : Son rôle dans la réparation et la prévention

La justice joue un rôle primordial dans la reconnaissance et le soutien des victimes.

Bien que l’arsenal législatif soit étendu, des disparités dans son application persistent. Une harmonisation des pratiques judiciaires est cruciale pour une réponse cohérente et efficace.

Des initiatives comme le guide de l’action publique et la nomination de magistrats référents sont des pas vers une prise en charge judiciaire plus systématisée et spécialisée des violences conjugales.

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E. Réponses Pénales aux Violences Conjugales : Stratégies et Préconisations

Principes Fondamentaux de Réponse Pénale

  • Priorisation du Traitement Immédiat: Les procédures liées aux violences conjugales exigent une réponse judiciaire rapide et efficace.
  • Désignation d’un Magistrat Référent: Chaque parquet doit compter un magistrat spécialisé dans le traitement de ces affaires.
  • Approche Nuancée des Poursuites: La réponse pénale doit offrir réparation à la victime, sanctionner l’agresseur et prévenir la récidive.
  • Critères de Déférement: En cas de violences graves ou d’impossibilité d’éloigner l’agresseur, le défèrement est envisagé.
  • Spécialisation des Audiences: Les cas de violences conjugales doivent être traités lors d’audiences dédiées.

Eléments Décisionnels pour l’Orientement de la Procédure

  • Politique Pénale Directive: Les lignes directrices en matière de violence conjugale doivent guider la prise de décision.
  • Impact d’un Retrait de Plainte: Le retrait de plainte ne doit pas influencer automatiquement la décision de poursuite.
  • Considération des Antécédents: Les antécédents judiciaires de l’agresseur sont un élément crucial.
  • Conséquences sur la Victime: L’impact des violences sur la victime est un facteur déterminant.
  • Contexte des Faits: Les circonstances dans lesquelles les violences se sont produites sont à évaluer.
  • Comportement de l’Agresseur: L’attitude de l’agresseur pendant et après les faits est prise en compte.
  • Enquête Sociale Rapide: Une évaluation sociale rapide et précise est nécessaire pour orienter la procédure.

Réponses Pénales Inappropriées

  • Classements sans Suite « Secs » Interdits: Sauf impossibilité légale d’action publique.
  • Composition Pénale Inadaptée: Ce mode de réponse est jugé non pertinent pour les violences conjugales.

Alternatives aux Poursuites Pertinentes

  • Rappel à la Loi: Utilisé pour des faits isolés et de faible gravité, notamment pour les primo-délinquants.
  • Convocation Devant le Délégué du Procureur: Envisagée pour les violences isolées et moins graves.
  • Médiation Pénale: Seulement si les violences sont isolées, légères, et si un lien conjugal ou parental doit être maintenu.

Modes de Poursuites Adaptés

  • Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité: Pour des cas sans antécédents et avec un préjudice limité.
  • Convocation par Officier de Police Judiciaire: Utilisée en cas de nécessité de défèrement.
  • Citation Directe par le Parquet: Pour des faits reconnus par le mis en cause et non justifiant un défèrement.
  • Convocation par Procès-Verbal avec Réquisitions: Lorsque la protection immédiate de la victime est nécessaire.
  • Comparution Immédiate: Pour des faits d’une gravité extrême et une dangerosité avérée de l’agresseur.
  • Ouverture d’une Information Judiciaire: Pour des cas complexes, habituels ou d’une gravité extrême.

couple noir qui se dispute

Distribution des agressions sexuelles par auteur

Attouchements (386 cas)

  • Conjoint actuel : 0,6%
  • Conjoint à l’époque des faits : 5,5%
  • Ancien conjoint à l’époque des faits : 1,3%
  • Figure paternelle ou beau-père : 9,7%
  • Parent masculin : 17,0%
  • Frère : 4,7%
  • Proche masculin : 10,0%
  • Collègue ou supérieur hiérarchique : 3,2%
  • Homme en position d’autorité (médecin, policier…) : 3,1%
  • Autre homme connu : 24,6%
  • Homme inconnu : 20,7%

Tentatives de rapport forcé (409 cas)

  • Conjoint actuel : 2,2%
  • Conjoint à l’époque des faits : 14,3%
  • Ancien conjoint à l’époque des faits : 8,2%
  • Figure paternelle ou beau-père : 1,8%
  • Parent masculin : 5,1%
  • Frère : 0,6%
  • Proche masculin : 10,9%
  • Collègue ou supérieur hiérarchique : 8,1%
  • Homme en position d’autorité : 1,0%
  • Autre homme connu : 26,6%
  • Homme inconnu : 22,1%

Rapports forcés (200 cas)

  • Conjoint actuel : 7,8%
  • Conjoint à l’époque des faits : 30,4%
  • Ancien conjoint à l’époque des faits : 8,7%
  • Figure paternelle ou beau-père : 5,2%
  • Parent masculin : 6,7%
  • Frère : 0,5%
  • Proche masculin : 4,5%
  • Collègue ou supérieur hiérarchique : 4,5%
  • Homme en position d’autorité (médecin, policier…) : 1,0%
  • Autre homme connu : 18,2%
  • Homme inconnu : 12,5%

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