Communiquer avec une adolescente

Ferragus Labrosse

15 étapes pour pouvoir communiquer avec votre adolescent

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5 secrets pour communiquer avec votre ado

Plus vous poussez vos enfants, plus ils se mettent sur la défensive et se retranchent. Ils réagissent en explosant ou en se fermant et en vous ignorant.

Quand ils n’explosent pas, ils pensent ce qui suit :

« Mes parents n’en ont aucune idée, alors à quoi bon essayer de m’expliquer ? Je vais simplement les ignorer. »

Se taire ou exploser sont deux façons pour vos adolescents de tenter de gérer leur stress et de se défendre. En fait, ce sont peut-être les seuls moyens que votre adolescent connaît pour communiquer lorsque les choses deviennent intenses, ce qui, bien sûr, ne fait qu’aggraver le conflit.

Voici 5 secrets que j’ai trouvés très utiles pour communiquer avec les enfants pendant les années difficiles de l’adolescence

Commencez par comprendre, même si vous ne comprenez pas

Adolescente pensiveVoici un secret simple qui vous aidera dans tout ce que vous ferez avec votre adolescent. Aussi difficile que cela puisse être, essayez de commencer toutes les interactions avec votre enfant par la compréhension, même si vous n’êtes pas entièrement d’accord ou si vous ne comprenez pas tout à fait ce dont il parle.

Voici un exemple

  • Vous trouvez votre enfant en train de discuter en ligne avec ses amis alors qu’elle est censée faire ses devoirs.
  • Cela vous rend fou parce que vous vous dites : « Elle arrive à peine à s’en sortir à l’école et elle ne semble pas se soucier ou comprendre qu’elle doit faire ses devoirs. »
  • Votre adolescente, quant à lui, se dit : « Je dois me connecter et parler avec Adam. Si nous ne nous réconcilions pas après la dispute que nous avons eue dans le couloir aujourd’hui, toutes les autres filles seront contre moi. »

Vous et votre enfant vivez dans deux réalités différentes.

  • Demandez à votre enfant, honnêtement, pourquoi elle discute.
  • Essayez de comprendre sa réalité, même si vous ne la comprenez pas complètement.
  • Une fois que vous savez ce qui se passe, essayez de dire « Je comprends combien c’est difficile pour toi quand tu te disputes avec un de tes amis. Je sais aussi que tu dois réussir ce test demain. Le travail scolaire est ton travail et c’est ta responsabilité de le faire au mieux de tes capacités. Réfléchissons à une bonne façon de gérer ton temps ce soir ».
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Ne vous laissez pas emporter par l’émotion et ne le prenez pas personnellement.

L’émotion est votre ennemi lorsque vous essayez de communiquer avec votre adolescent.

Adolescent garçonRappelez-vous que ce qu’il dit et fait n’est pas une réflexion sur vous. Vous pouvez ne pas aimer son comportement, ou même sa façon de penser, mais ne vous laissez pas envahir par vos émotions, même si son comportement vous affecte.

Je ne dis pas que c’est une chose facile à faire. C’est difficile, mais c’est très, très efficace et c’est une compétence que vous pouvez apprendre comme n’importe quelle autre.

Quand on y pense vraiment, il n’y a aucune raison d’en vouloir à votre enfant d’être lui-même. Il fait peut-être un mauvais choix, mais la vérité c’est qu’il n’a pas encore les compétences nécessaires pour faire un meilleur choix.

Votre travail consiste à le guider vers de meilleurs choix afin qu’il puisse, à son tour, développer de meilleures compétences en matière de résolution de problèmes.

Rappelez-vous qu’il ne faut pas le prendre personnellement.

Posez des questions honnêtes… pas des questions tendancieuses

  • Demandez à votre adolescent de vous faire part de ses idées et faites preuve de collaboration.
  • Montrez-lui que vous croyez en lui et que vous ne lui en voulez pas de connaître des difficultés dans sa vie.
  • Si vous lui montrez que vous avez confiance en ses capacités et qu’il a la possibilité de se débrouiller seul, vous commencerez à développer une véritable confiance en lui.

Ne posez pas de questions tendancieuses qui mettent votre enfant sur la défensive.

  • Des questions telles que « Pourquoi ne peux-tu pas te lever à l’heure ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? » ne font qu’engendrer des conflits et non des solutions.
  • Au lieu de cela, essayez d’ouvrir la conversation par : « Eli, as-tu des idées sur la façon dont tu pourrais te lever à l’heure ? »

8 autres règles édictées par une thérapeute (vidéo)

  • Faites savoir à votre adolescent que c’est à lui de résoudre ses problèmes. Donnez-lui la possibilité de résoudre ses propres problèmes.
  • Assurez-vous de lui faire savoir que vous êtes là pour l’aider à trouver des solutions.
  • Et puis assurez-vous de le laisser gérer les conséquences naturelles de ses comportements. Assumer le problème, c’est assumer les conséquences.

Votre objectif ultime est d’aider votre enfant à penser par lui-même. Cela l’aidera à sentir qu’il a un certain contrôle sur son monde.

N’ayez pas « besoin » du bon comportement de votre enfant

Bon des ChromebooksNe vous sentez pas, ou ne montrez pas, que vous avez besoin de la coopération, de la validation ou du bon comportement de votre adolescent.

Dès que vous avez besoin de quelque chose de votre enfant pour vous sentir mieux, vous vous mettez dans une position vulnérable car il n’est pas obligé de vous le donner.

Lorsque vous avez besoin de quelque chose et que vous ne l’obtenez pas, vous allez naturellement faire plus d’efforts en contrôlant et en manipulant davantage. Et votre adolescent deviendra de plus en plus rebelle ou passivement conciliant, ce qui n’est pas bon.

En réalité, vous n’avez besoin de personne pour vous soutenir. Vous pouvez vous valider et résoudre vos propres problèmes.

  • Donc, si votre enfant se comporte mal, c’est son problème.
  • Votre problème est de décider comment vous allez choisir de vous comporter avec lui. C’est à vous de décider, pas à lui.

Posez-vous la question suivante :

« Comment veux-je me comporter, quelle que soit la façon dont il se comporte ? Qu’est-ce que je peux supporter et qu’est-ce que je ne peux pas supporter ? »

« Si mon enfant me crie dessus, au lieu d’avoir besoin qu’il s’arrête, je peux faire demi-tour et m’éloigner sans m’engager. »

Faites savoir à votre enfant que vous ne lui parlerez pas tant qu’il ne pourra pas vous aborder avec civilité. Votre enfant sera moins provocateur parce qu’il n’aura personne à qui résister.

Lorsque vous n’essayez pas de le contrôler et que vous ne réagissez pas à ses actes, il devra se battre avec lui-même plutôt qu’avec vous.

Pourquoi les mecs sympas n’attirent pas les femmes

Ne faites rien tant que vous n’êtes pas tous les deux calmes

Une femme refuse la proposition d'amour d'un hommeUne autre règle de base est d’éviter de faire quoi que ce soit tant que vous et votre enfant ne vous êtes pas calmés.

  • Vous n’êtes pas obligé de répondre à votre enfant lorsque vous êtes contrarié ou lorsque votre enfant est contrarié et vous regarde en face.
  • Vous pouvez ne rien dire.
  • Vous pouvez prendre quelques minutes ou plus si nécessaire.

Il n’est jamais bon d’essayer d’aborder un sujet difficile ou de résoudre un conflit dans le feu de l’action. Donc, si vous ou votre enfant êtes bouleversé, faites une pause et revenez quand vous pourrez aborder les choses de manière plus calme.

Si vous tentez une conversation avec votre enfant et qu’il se montre impoli ou dépasse les bornes, c’est à ce moment-là que vous devez vous retenir et veiller à ne pas vous laisser entraîner dans une dispute.
Si votre relation avec votre enfant est actuellement telle qu’il est impossible d’avoir une conversation ouverte et respectueuse, rappelez-vous que c’est quand même à vous de rester fermement ancré.
Et ne vous sentez pas mal si vous vous retrouvez de temps en temps dans une bagarre – rester fort n’est pas facile. La bonne nouvelle est que plus vous refusez de vous engager, plus il vous sera facile de rester calme.

10 astuces pour communiquer avec votre enfant adolescent

Choisir le bon moment

Femme en qui faire confiance ?C’est le conseil le plus utile : communiquer avec lui ou avec elle sera plus facile si vous choisissez le bon moment. Les pistes qui attirent le plus de réussite sont :

Le trajet en voiture

La confrontation en voiture est inévitable ; même si le trajet est court, personne d’autre ne vous entend. C’est là qu’il faut en profiter pour parler !

Avant de dormir

Alors qu’il ou qu’elle est au lit, l’instant est calme et reposé, ses défenses sont baissées. Profitez-en ! Asseyez-vous sur son lit, parlez-lui !

En faisant une activité ou un sport

Par exemple en faisant la cuisine à deux ou en faisant les courses toutes les deux: profitez-en pour parler.

Au moment du repas

Là encore, c’est le moment classique mais au moins, là, vous avez son attention.

Quand, tout simplement, votre adolescent est prêt

Quand vous le ou la sentez prêt(e).

Ne pas céder aux hurlements

Les hurlements sont un sport que pratique votre adolescent. Il va vous provoquer pour que vous criez et pour pouvoir dire ensuite :

Tu vois, à chaque fois que j’essaye de parler avec elle, elle me gueule dessus, c’est impossible ! Qu’elle aille se faire voir !

Commencez par apprendre à communiquer, s’il le faut devant un mur, un miroir ou votre mari. Préparez-vous à l’affronter !

Ne soyez pas rébarbatif

Parfois, jouer votre rôle de parent sera indispensable :

  • sermonner
  • punir
  • récompenser

Mais dans d’autres cas, attendez-vous à ce que votre ado soit préparé à ce genre de discours. Il sera sur la défensive, il vous attendra sur ce terrain-là. Dans ce cas-là, il vous faudra contourner le problème et parler comme vous parleriez à un autre adulte, pas à votre enfant.

Considérez-le comme une personne apte à avoir un avis valable, à vous apprendre des choses à vous aussi. La communication ne doit pas aller que dans un sens : vous aussi, vous avez à apprendre de lui !

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Ne montrez pas vos sentiments exacerbés

Diffuser / Partager un sexto

Votre enfant préférera un père ou un mère retenu et posé à un père ou une mère affolé(e). Quand votre enfant vous fait  une révélation, votre première réaction doit être la mesure.

  • Le contrôle de vos émotions.
  • Ne lui montrez pas que cela vous touche.
  • Faîtes comme si c’était normal et comme si la situation pouvait être gérée facilement.

Vous verrez, bizarrement, comme par magie, en effet une solution vous apparaîtra instinctivement.

Aucun problème n’est insoluble.

Boudha disait que le bonheur n’existait pas parce qu’il cachait irrémédiablement un malheur. Sa solution était de cesser de rechercher le bonheur : prendre la vie comme elle vient, en prenant constamment du recul face aux événements.

Votre enfant appréciera si vous êtes capable de ce genre de recul.

Ne pas lui couper la parole

Quand votre enfant commence à parler, ne lui coupez pas la parole. Vous risqueriez de le regretter si, au moment où il va se lâcher, vous l’avez interrompu en le décourageant de libérer son flux de paroles.

Livrez-vous vous aussi

Application enfantMontrez-lui l’exemple !

Vous lui demandez de parler et de se livrer, de dévoiler devant vous sa vie intime et les petits événements de sa vie, alors avant qu’il ne se lâche, montrez-lui exemple.

Tu sais, chéri, à ton âge j’ai fait ci… j’ai fait ça… j’avait rencontré une autre femme que maman… Ça n’a pas marché parce qu’il est arrivé ci et ça.

Ce genre de révélation va l’intéresser et même le laisser pantois. Là, c’est gagné. Vous avez gagné son attention. Il va se livrer lui aussi.

La communication est un muscle : pratiquez-la tous les jours

Ce n’est pas du jour au lendemain que la communication sera rendue possible. Dès tout petit, cela s’apprend.

Parlez toujours à vos enfants, constamment.

  • Je ne veux pas dire : parler pour ne rien dire.
  • Je veux dire : confiez-vous à eux, livrez-leur vos sentiments, vos doutes, votre expérience.

Dîtes-leur la vérité quoi qu’il arrive, même s’ils vous posent des questions gênantes sur la manière dont on fait les bébés ou sur des questions philosophiques à la noix.

  • S’ils vous posent une question, c’est que c’est important.
  • Ne gâchez pas ce moment en inventant une histoire bidon sur un bonhomme rouge qui descend du ciel ou sur une petite graine déposée dans un choux.

A n’importe quel âge, les enfants ne sont pas bêtes : ils enregistrent. Si le respect se fait dans le sens parent/enfant, la communication se fera dans le sens enfant/parent.

Dans cet optique, une application-espion invisible installée dans le téléphone de votre ado pour récupérer tous ses SMS et toutes ses communications, est-ce une bonne idée ?

Rendez-vous disponible

Je m'ennuie et je joue devant ma Nintendo Switch (dessin)Disponible non seulement quand il vous déclare qu’il a un problème et qu’il vous en parle.

Mais aussi disponible avant que ça n’arrive.

  • Même s’il ne vous parle pas, emmenez-le dans un parc d’attraction
  • faîtes des activités avec lui
  • regardez une série avec lui
  • organisez une soirée croque-monsieur
  • proposez-lui d’organiser une soirée pyjama à la maison couplée à une crêpe-party

Ces moments de complicité aident et facilitent la communication.

Comprenez leurs centres d’intérêts

Ne balayez pas d’un revers de main ce qui les a construit. Peut-être ne supportez-vous pas les jeux vidéos ou les séries qu’il regarde. Forcez-vous à vous y intéresser !

De toute façon, vous aussi, si vous ne voulez pas devenir un vieux con, il faudra bien que vous vous y mettiez.

Intéressez-vous un minimum à ce que votre enfant adolescent vit.

Savoir écouter

Amour platonique entre amisL’empathie est ici une notion importante. Savoir écouter vous permettra de détecter :

  • quand votre enfant va mal
  • quand il est prêt à parler
  • mais aussi de bien le conseiller quand il décide de vous appeler à l’aide
Savoir écouter c’est savoir se mettre à sa place et lui montrer qu’on le comprend. Sans juger forcément.

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